Une équipe de spécialistes chevronnés du Princess Margaret Cancer Centre de Toronto est appelée à élargir ses travaux de recherche novateurs sur les effets de faibles niveaux d’oxygène (hypoxie) sur la malignité d’une tumeur grâce au renouvellement du financement provenant de l’Institut de recherche Terry Fox.
Sous la direction des Drs Marianne Koritzinsky et Michael Milosevic, le groupe recevra une somme de 6 millions de dollars au cours des six prochaines années puisqu’il s’est vu attribuer une subvention dans le cadre du programme Nouvelles frontières Terry Fox. Grâce à cette subvention, l’équipe pourra continuer d’étudier la façon dont l’hypoxie interagit avec d’autres éléments présents dans le microenvironnement des tumeurs faisant en sorte que certains cancers s’étendent et deviennent résistants aux traitements.
« Lors des cycles antérieurs du projet, nous avons appris que le microenvironnement des tumeurs est un écosystème unique composé de différentes cellules et que sa composition (y compris l’hypoxie) peut stimuler la malignité d’un cancer et déterminer si la tumeur d’un patient résistera aux traitements, explique la Dre Koritzinsky, spécialiste de l’hypoxie au Princess Margaret Cancer Centre et ancienne récipiendaire de la bourse Terry Fox remise à de jeunes chercheurs. Avec ce nouveau financement, nous espérons continuer d’approfondir nos connaissances biologiques du rôle que chaque élément joue dans le microenvironnement pour que nous puissions commencer à cibler les vulnérabilités propres à chaque patient et ainsi améliorer les résultats obtenus par ces derniers. »
La nouvelle subvention a été officiellement appelée « Cibles et déclencheurs présents dans le microenvironnement des tumeurs »; elle réunit quatre groupes de projet qui étudieront quatre types de cancer virulents : le cancer du pancréas; le glioblastome multiforme; le cancer de la prostate androgéno-indépendant; le cancer du col de l’utérus. Bien que chaque projet soit légèrement différent, le but premier reste le même : trouver les vulnérabilités présentes dans le microenvironnement de la tumeur de chaque patient qui pourront être exploitées en vue de personnaliser les traitements.
Les quatre projets comptent des volets de recherche en laboratoire, de recherche translationnelle et de recherche clinique de base, ce qui contribue à accélérer le rythme des découvertes qui profitent aux patients. Deux groupes de projet organiseront des essais cliniques dans les prochaines années. Ces essais testeront des polythérapies ciblant le microenvironnement des tumeurs dans des cas de cancer de la prostate androgéno-indépendant et de cancer du col de l’utérus afin d’insuffler un nouvel espoir aux personnes atteintes de ces maladies difficiles à traiter.
L’essai sur le cancer de la prostate androgéno-indépendant, qui sera mené par une équipe codirigée par le Dr Housheng Hansen He, titulaire actuel de la bourse Terry Fox remise à de jeunes chercheurs, aura pour objectif d’améliorer le taux de blocage des récepteurs androgéniques en ciblant simultanément l’hypoxie. Entre-temps, l’essai clinique sur le cancer du col de l’utérus tentera de trouver un moyen d’améliorer le taux d’efficacité de la radiothérapie en bloquant une voie qui permet aux cellules immunitaires d’envahir un siège tumoral, ce qui entraîne une résistance au traitement.
« Nous sommes sur le point de connaître de grands changements dans la façon dont nous traitons les patients atteints d’un cancer, ce qui est particulièrement stimulant », fait savoir le Dr Milosevic, directeur de la recherche en radiothérapie au Princess Margaret Cancer Centre et codirecteur du projet sur le cancer du col de l’utérus.
Miser sur les réussites antérieures
Ce sera la troisième fois que le groupe chargé de l’hypoxie tumorale du Princess Margaret Cancer Centre reçoit du financement de l’IRTF. Lors des cycles antérieurs du projet, l’équipe avait réalisé des percées impressionnantes, notamment les suivantes :
En misant sur ces découvertes et en poussant encore plus la recherche, l’équipe espère commencer à mettre en application les connaissances ainsi acquises le plus tôt possible afin d’aider les patients et de continuer d’aller chercher de nouvelles connaissances auprès de ces derniers.
« En nous appuyant sur l’échange d’information qui se fait entre le milieu clinique et les laboratoires, nous ferons progresser les connaissances scientifiques relatives à l’influence qu'exerce le microenvironnement sur la progression du cancer, la lutte contre le cancer, la formation des métastases et la réaction aux traitements au sein de notre population de patients, mentionne le Dr Milosevic. Je crois qu’il s'agit vraiment d’une percée incroyable puisque, au cours des prochaines années, nous pourrons modifier grandement la façon dont les patients atteints d’un cancer seront traités. »